Ethmoïdectomie endonasale
L’ethmoïdectomie endonasale est l’exérèse des cellules ethmoïdales qui sont les cavités des sinus ethmoïdaux situés entre les deux yeux derrière le nez. La polypose nasosinusienne qui touche entre 1 et 4% de la population blanche et jusqu’à 15% des asthmatiques crée des polypes qui poussent dans les sinus principalement l’éthmoïde et remplissent les fosses nasales. La polypose naso sinusienne constitue l’indication principale de l’ethmoïdectomie mais elle peut aussi être requise en cas de tumeurs bénignes ou malignes des sinus ethmoïdaux, frontaux, sphénoïdaux, maxillaires, en cas d’infections bactériennes résistantes aux traitements médicaux, en cas de mycose sinusienne.
Découvrez ci-dessous les explications sur l’ethmoïdectomie par voie endonasale du Docteur Delagranda, chirurgien ORL et cervico facial à La Roche-sur-Yon en Vendée.
Indications et public concerné par l’ethmoïdectomie endonasale
Qui est concerné par l’ethmoïdectomie endonasale ?
- Les adultes avec des polypes pour lesquels le traitement médical ne suffit plus et qui ne souhaitent pas une simple polypectomie.
- Les adultes avec une tumeur bénigne ou maligne de l’ethmoïde.
- Les adultes avec une ethmoïdite bactérienne résistante à plusieurs lignes d’antibiotiques habituellement efficaces.
- Les adultes avec un sinusite fongique (exceptionnelle dans l’ethmoïde ou les sinus frontaux).
- Les enfants de façon très exceptionnelle (cas de mucoviscidose, de syndrome de Woakes)
L’ethmoïdectomie endonasale est à pratiquer en cas de :
- Polypose nasosinusienne invalidante malgré un traitement médical bien conduit : nez bouché et qui coule en permanence par les narines et dans la gorge (obstruction nasale, rhinorrhée antérieure et postérieure), baisse ou disparition de l’odorat (hyposmie, anosmie), éternuements répétés, douleurs de sinusites au sommet du crâne, front, pommettes, inter ou rétro oculaires.
Faire l’auto test de qualité de vie sur les symptômes rhinosinusiens.
- Tumeur bénigne comme le papillome inversé.
- Tumeur maligne comme l’adénocarcinome de l’éthmoïde, le carcinome épidermoïde.
Ethmoïde et polypes endonasaux
L’ethmoïde est un os unique complexe avec notamment 2 parties appelées masses latérales qui sont creusées de cavités, les cellules ethmoïdales, par analogie avec les cellules des moines dans les monastères. Ces cavités constituent les sinus ethmoïdaux qui sont les plus développés à la naissance. Cet os est situé entre les 2 yeux en arrière de la racine du nez et sous la partie antérieure du cerveau rend la chirurgie délicate.
Les polypes endonasaux bilatéraux sont l’expression de la polypose nasosinusienne, maladie inflammatoire chronique dont les causes sont plurifactorielles. La polypose nasosinusienne ne trouve pas d’explication précise dans la très grande majorité des cas mais il arrive qu’elle soit le reflet d’une maladie sous-jacente plus générale telle que la mucoviscidose, une dyskinésie ciliaire primitive, un déficit immunitaire comme le syndrome des lymphocytes nus, la maladie de Wegener. Le diagnostic de polypose naso sinusienne est clinique et repose sur la présence de polypes dans les 2 fosses nasales. Lorsque s’y associe de l’asthme (20-40% des cas) et/ou une intolérance à l’aspirine et aux anti inflammatoires non stéroïdiens, on parle alors de syndrome de Widal (15% des cas). L’intolérance aux sulfites qui sont utilisés dans les conserves et certains vins notamment de champagne peut augmenter les symptômes. Si le nez est déformé par les polypes avec un aspect en « museau de tapir » on parle de syndrome de Woakes.
Classification des polypes :
-
- Stade 0 : pas de polypes visibles
- Stade 1 : polypes localisés au méat moyen supérieur
- Stade 2 : polypes localisés au méat moyen inférieur
- Stade 3 : polypes atteignant le dos du cornet inférieur
- Stade 4 : polypes atteignant le corps du cornet inférieur
Le traitement de la polypose nasosinusienne est avant tout médical reposant sur les lavages de nez quotidiens au sérum physiologique, les corticoïdes inhalés au long cours et les cures courtes de corticoïdes par la bouche (2-3 maximum par an de 5-10 jours). La chirurgie est un recours secondaire de même que les récentes thérapeutiques d’immunothérapie tels que le Dupilumab (DUPIXENT©), le mepolizumab (NUCALA ©). Une adaptation alimentaire et médicale est recommandée.
- Pour les patients porteurs de polypose nasosinusienne, il peut être efficace de limiter les apports en additifs alimentaires tels que les SULFITES (E150 et E220 à 228 et liste des aliments concernés ci-après) et en BENZOATES (E210 à E213 dans les sodas).
- Pour les patients porteurs de la maladie de Widal, Il faut en plus éviter toute prise d’aspirine ou anti inflammatoires non stéroïdiens et aussi modifier son alimentation en favorisant les aliments riches en acides gras omega 3 (huile de lin, de colza, poissons : anchois, sardines, harengs, saumons, thons) au détriment de ceux riches en acide gras oméga 6 (huile de maïs, arachide, viandes rouges, œufs industriels, produits laitiers).
Intolérance aux sulfites ? Avez-vous déjà eu mal à la tête ou le nez bouché ou qui coule ou un petit flush au visage après avoir seulement bu un ou deux verres de vin blanc pétillant ou non => Si oui, vous êtes probablement intolérants aux sulfites : consulter la liste des aliments à éviter.
Objectifs de l’ethmoïdectomie endonasale
- Améliorer la sensation de nez bouché.
- Diminuer la rhinorrhée antérieure et postérieure et leurs conséquences (crise d’asthme).
- Diminuer les éternuements.
- Améliorer l’odorat ce qui est le plus difficile à obtenir.
- Enlever une tumeur bénigne ou maligne.
Les différentes étapes de l'intervention
L'intervention chirurgicale
Sous anesthésie générale au bloc opératoire, elle consiste à mécher les fosses nasales avec un anesthésiant-rétractant puis à couper-aspirer les polypes grâce à une lame protégée aspirante ou des pinces adéquates sous contrôle de la vue par une optique rigide introduite dans le nez. Une fois les polypes des fosses nasales ôtés, le chirurgien enlève les cloisons osseuses des cellules ethmoïdales en conservant les parois en contact avec les organes nobles comme les yeux et cerveau. Il peut aussi ouvrir si nécessaire les sinus frontaux et sphénoïdaux (les sinus maxillaires sont automatiquement ouverts en cas d’ethmoïdectomie complète). Un gel mousse cicatrisant est ensuite placé dans les 2 narines opérées.
Période de convalescence post opératoire
Le retour à la maison se fait généralement le jour même dans le cas d’une hospitalisation ambulatoire.
Après l’hospitalisation, il faut rester 7 jours au domicile au repos, et surveiller qu’il n’y a pas de saignement par le nez ou la gorge.
Un arrêt de travail de 14 jours vous sera remis par le chirurgien si besoin.
Il n’est pas recommandé de faire de sport les 15 premiers jours et la reprise doit être progressive.
La douleur est modérée. Elle est jugulée par des antalgiques de classe I.
Soins post opératoire au domicile : lavages de nez au sérum physiologique plus intenses que pour la seule polypose, antalgiques, antibiotiques si requis par votre médecin.
Cicatrice : aucune cicatrice visible.
Risque de complications liées à l’ethmoïdectomie endonasale
Outre les risques inhérents à toute chirurgie avec anesthésie générale, l’ethmoïdectomie endonasale présente des risques de complications rares :
- Hémorragie nasale (épistaxis) après l’intervention, très peu importante, elle cède rapidement avec le mouchage et les lavages de nez.
- Infection.
- Larmoiement.
- Brides responsables de limitation du flux nasal.
Des complications exceptionnelles font la difficulté de cette opération néanmoins maitrisable par l’expérience et des instruments techniques si nécessaires telle que la neuronavigation :
- Hématome intra orbitaire compressif.
- Vision double (diplopie).
- Cécité.
- Ecoulement de liquide céphalo rachidien.
- Méningite.
Veuillez consulter, la fiche explicative du collège d’ORL sur l’ethmoïdectomie endonasale pour de plus amples explications :
Questions fréquentes sur l’ethmoïdectomie endonasale
Voici une sélection des questions fréquemment posées par les patients du docteur Delagranda lors de consultation pour ethmoïdectomie endonasale à La Roche-sur-Yon.
L'intervention est-elle obligatoire ?
Non c’est une opération de confort, le chirurgien conseille et le malade décide.
L'effet est-il garanti ?
Oui sur l’obstruction nasale et la rhinorrhée moins sur l’olfaction.
L'effet est-il durable ?
Oui mais variable selon les cas et non prédictible, mais il peut durer des années et reste plus durable que pour la simple polypectomie.
Est-ce une intervention douloureuse ?
Non.
L’opération permet -elle d’arrêter les lavages de nez et les corticoïdes inhalés ?
Non, en effet les traitements de la polypose ne sont jamais étiologiques (on n’en traite pas la cause car ce n’est pas possible comme pour le diabète par exemple) que cela soit médicalement ou chirurgicalement. Il faut donc continuer à se traiter par lavages de nez et corticoïdes inhalés quotidiennement au minimum pour limiter le risque de récidive de repousse de polypes et cela malgré l’opération.
Puis-je fumer après ?
Non. Le tabac doit être arrêté 3 jours avant l’intervention (favorise le bon déroulement de l’anesthésie) et au moins 15 jours après. Fumer vous expose à des alvéolites, voir des infections plus graves, les cellulites.
Honoraires et prise en charge de l’intervention
L’ethmoïdectomie endonasale est prise en compte par l’assurance maladie. Contactez votre mutuelle pour connaitre la prise en charge des dépassements d’honoraires éventuels.
Une question ? Un besoin d'information ?
Le Docteur Antoine Delagranda est à votre écoute pour toute question supplémentaire concernant l’ethmoïdectomie endonasale. Le Dr Delagranda est médecin spécialiste en chirurgie ORL, au sein de la Clinique Saint Charles à La Roche-sur-Yon en Vendée.
Consultation ORL pour une ethmoïdectomie endonasale en Vendée
Le Docteur Antoine Delagranda est à votre écoute pour toute question supplémentaire concernant l’ethmoïdectomie endonasale. Le Dr Delagranda est médecin spécialiste en chirurgie ORL, au sein de la Clinique Saint Charles à La Roche-sur-Yon en Vendée.