Sialendoscopie
La sialendoscopie est une technique interventionnelle récente peu invasive qui permet le diagnostic et le traitement de pathologies des glandes salivaires dans le même temps opératoire par endoscopie des canaux salivaires. Elle est notamment efficace sur les troubles obstructifs des canaux excréteurs salivaires des parotides et glandes sous maxillaires telles que les sténoses et les calculs (lithiases). Elle peut être utilisée chez l’adulte à tout âge et chez les enfants de plus de 3 ans. Elle permet de réduire les indications d’ablation des glandes salivaires jusqu’à 5% du chiffre initial.
Découvrez ci-dessous les explications sur la sialendoscopie du docteur Delagranda, chirurgien ORL à la Roche-sur-Yon en Vendée.
Qui est concerné par la sialendoscopie ?
Les adultes à tout âge (97% des cas) peuvent être concernés par les lithiases ou calculs salivaires et les sténoses salivaires et les enfants à partir de 3 ans (3% des cas). L’âge moyen de découverte des lithiases est 41 ans pour la glande sous maxillaire et 48 ans pour la parotide.
Certaines pathologies ou séquelles de traitements rares peuvent aussi justifier une sialendoscopie.
- Les enfants peuvent souffrir de parotidites répétées dans le cadre de la parotidite récurrente juvénile, une pathologie méconnue des médecins dont le pic se situe entre 3 et 7 ans. C’est la seconde pathologie salivaire en fréquence des enfants après les Oreillons.
- Les patients qui ont reçu un traitement par Iode radioactif pour cancer de la thyroïde ont parfois des symptômes salivaires invalidants.
- Les patients qui ont eu une radiothérapie sur les joues
- Les patients atteints de Maladie de Gougerot Sjögren, Sclérodermie, Lupus, Polyarthrite rhumatoïde, certaines thyroïdites peuvent aussi avoir des symptômes salivaires très gênants.
- Les patients qui ont eu un lifting de visage.
- Un corps étranger accidentellement coincé dans un canal salivaire
La sialendoscopie peut être un recours bénéfique dans ces cas rares.
Glandes salivaires
Les glandes salivaires principales sont au nombre de 6 : 2 parotides situées dans les joues, 2 sous maxillaires aussi appelées submandibulaires situées sous la mâchoire inférieure et 2 sublinguales sous la langue dans le plancher buccal. Il existe par ailleurs environ 1000 glandes accessoires microscopiques réparties dans la bouche et le pharynx. Seules les glandes parotides et sous maxillaires sont accessibles pour la sialendoscopie car leur canal excréteur à un diamètre suffisant. Le canal excréteur de la parotide se nomme canal de Sténon, il fait 1,5-2mm de diamètre pour 4cm de long et fait issue dans la face interne de la joue dans un orifice appelé papille en regard de la 2ème molaire. Le canal excréteur de la glande sous maxillaire se nomme canal de Wharton, il fait 2-3mm de diamètre pour 4-5cm de long et fait issue sous la langue derrière les incisives dans un orifice appelé papille au niveau des caroncules. Les canaux des autres glandes sont de trop petites tailles pour être explorés. La salive est principalement produite en permanence par les glandes sous maxillaires (70%) et surtout lors des repas pour les parotides (30%). Les glandes salivaires peuvent être le siège d’infections (sialadénite) aigües ou chroniques, de gonflement douloureux (coliques salivaires) ou non (hernies salivaires) le plus souvent au moment des repas. L’obstruction à l’écoulement de la salive est dû à un ou des calculs dans 66% des cas, à une sténose dans 33% des cas et à une compression extrinsèque dans 1% des cas.
Classification L.S.D (Lithiase, Sténose, Dilatation)
En 2008 des membres de la société européenne des glandes salivaires ont proposé la première classification des pathologies visibles en sialendoscopie. Cette classification tient compte de spécificités techniques de la sialendoscopie et de la pratique médicale.
Ainsi pour les calculs, le critère de présence ou d’absence de mobilité au sein du canal est primordial, un calcul mobile ayant beaucoup plus de chance d’être ôté en sialendoscopie. Pour les calculs immobiles ou enclavés, le succès de leur exérèse repose sur la possibilité de les fragmenter (laser ou choc à impulsion) et donc le critère important devient leur visibilité au sein du canal. Le caractère palpable ou non préjuge de la possibilité plus aisée d’une voie combinée (sialendoscopie pour faciliter la localisation du calcul et vérifier la propreté après extraction + ouverture endo buccale et dissection à la recherche du calcul pour son extraction).
Les sténoses peuvent concerner un canal salivaire secondaire ou principal et être localisées, étendues voir diffuses : la classification décrit les différentes possibilités de sténoses. La difficulté de résolution des problèmes de sténoses est globalement corrélée avec la classification (S1 = plus facile, S4= très difficile).
Les dilatations des canaux salivaires ou ectasies peuvent être unique ou multiples, et se trouvent en amont de sténose.
Un compte rendu opératoire de sialendoscopie peut donc comprendre un résultat de classification LSD (exemple L1S0D0).
Dans quel cas faire une sialendoscopie ?
Les indications de sialendoscopie sont très pointues et dépendent de nombreux critères tels que la/les glande(s) concernée(s), le nombre, la localisation, la taille des calculs ou des sténoses, les antécédents, les traitements médicamenteux pris, le contexte clinique (infection en cours ou non), la forme de la mâchoire, la position et la taille des dents, la profondeur du plancher buccal, la présence de ranula ou de torus mandibulaire. Votre chirurgien est à même de vous guider dans cette prise de décision.
Quels signes peuvent m’amener à consulter pour une sialendoscopie ?
- Des gonflements indolores rapides au moment des repas en avant de l’oreille ou sous la mâchoire qui diminuent assez rapidement (hernies salivaires)
- Des gonflements douloureux au moment des repas en avant de l’oreille ou sous la mâchoire qui diminuent très lentement (coliques salivaires)
- Une sensation de lourdeur permanente sous la mâchoire
- Des infections répétées des glandes salivaires (parotidite ou sous maxillite)
- La découverte fortuite de lithiases/calculs lors d’un examen effectué pour une autre raison (panoramique dentaire, scanner de la face, échographie cervicale, IRM cervicale)
Il est important de savoir que les calculs touchent 1/7500 personnes et peuvent rester longtemps peu symptomatiques. Beaucoup sont éliminés spontanément avec la salive (petits éléments de quelques mm très durs et jaunes ou blancs retrouvés dans la salive). Leur taille moyenne est de 3,2 mm dans la parotide et 4,9 mm dans la glande sous maxillaire. Néanmoins certains sont symptomatiques dès 2mm de diamètre et peuvent rester coincés, leur taille augmentant inexorablement de 1 mm par an jusqu’à entrainer des symptômes douloureux et de plus en plus fréquents. Il est préférable, car plus facile, d’enlever ces calculs persistants lorsqu’ils sont petits même s’ils n’ont pas été encore symptomatiques. Les calculs sont multiples jusque dans 30% des cas dans la même ou dans une autre glande. Les lithiases sont radio-opaques (visibles sur une radiologie ou un scanner) dans 99% des cas.
Objectifs de l'intervention chirurgicale
- Diminuer le nombre d’infections de glandes salivaires (sialadénite, parotidite, sous maxillite)
- Diminuer les gonflements des glandes salivaires (hernies salivaires)
- Diminuer les douleurs des glandes salivaires (coliques salivaires)
- Extraction de calcul/lithiase salivaires, de bouchons muqueux, de polypes occlusifs, de corps étranger
- Dilatation de sténoses salivaires
Les différentes étapes de l'intervention
L'intervention chirurgicale
Il est important de bien s’hydrater la veille de l’opération (1,5-2 litres d’eau) pour faciliter le geste chirurgical, en augmentant le débit et le volume de salive excrétée.
Au cours de la sialendoscopie, un petit endoscope est placé dans la ou les glandes salivaires malades par l’intermédiaire des canaux excréteurs de salive situés dans la bouche. Le sialendoscope dont la taille varie de 0,7 à 1,6 mm peut permettre d’utiliser des instruments à même de dilater des sténoses (ballons), disloquer des calculs (laser ou impulsion) puis les retirer (sonde à panier). La sialendoscopie peut aussi être couplée à une voie d’abord plus classique dans les cas difficiles pour augmenter la sécurité ou vérifier la validité du geste effectué : cette technique s’appelle une voie combinée. La sialendoscopie est effectuée sous anesthésie générale plus rarement sous anesthésie locale et le plus souvent en ambulatoire.
La sialendoscopie peut être pratiquée sans limitations sur plusieurs glandes salivaires au cours du même temps opératoire.
Il n’est pas rare qu’un tuteur de cicatrisation en silicone, appelé stent, soit laissé en place dans le canal salivaire opéré pendant 10 à 21 jours. Il est facilement ôté secondairement en consultation au cabinet.
Un recours à une lithotritie extracorporelle avant sialendoscopie peut être proposée dans des cas particuliers.
Période de convalescence post opératoire
Le retour à la maison se fait le jour même dans le cadre de l’hospitalisation ambulatoire. Les douleurs sont très peu importantes. La joue ou la zone sous la mâchoire peuvent être très gonflées le jour de l’opération mais elles retrouvent leur aspect initial en 48-72h.
Soins post opératoires au domicile : Hydratation importante pour faciliter la production de salive. Jus de citron/orange/pamplemousse/tomate pour stimuler l’excrétion de salive. Auto massages doux et quotidiens de la glande d’arrière vers l’avant recommandés pour vidanger la glande salivaire. Des bains de bouches sont prescrits pour 21 j ainsi que des antalgiques légers (classe I), des anti-inflammatoires non stéroïdiens et parfois des antibiotiques pour 7 jours.
Cicatrice : aucune cicatrice visible sur le visage
Existe-t-il des risques de complications ?
Outre les risques inhérents à toute chirurgie sous anesthésie générale, la sialendoscopie présente des risques de complications rares (3,23%) et d’échecs
- Sténose du canal salivaire
- Perforation du canal salivaire
- Ranula : extravasation liquidienne pseudokystique
- Fistule salivaire
- Paralysie du nerf lingual
Il est important de savoir que malgré un chirurgien expérimenté, dans 1 à 4% des cas, il n’est même pas possible de rentrer dans le canal salivaire, rendant toute exploration impossible.
Veuillez consulter, la fiche explicative du collège d’ORL sur la sialendoscopie pour de plus amples explications :
Questions fréquentes sur la sialendoscopie
Voici une sélection des questions fréquemment posées par les patients du docteur Delagranda lors de consultation pour une sialendoscopie à La Roche-sur-Yon.
Dois-je me préparer la veille de l’intervention ?
Oui, outre les préparations habituelles (douche etc..). Il est important de boire 1,5- 2litres d’eau la veille de l’intervention, le soir pour favoriser la production de salive et ainsi faciliter le geste.
Les opérations de sialendoscopie sont-elles douloureuses ?
Non, en règle générale dès le premier jour, il n’est même pas nécessaire de prendre du paracétamol.
Faut-il rester hospitalisé pour une sialendoscopie ?
Sauf avis contraire et exceptionnel du chirurgien ou de l’anesthésiste, il n’est pas nécessaire de dormir dans l’établissement.
Y a-t-il des risques à pratiquer la sialendoscopie ?
Oui, bien qu’elle constitue un traitement purement endoscopique (sauf en cas de voie combinée), il existe des complications comme pour toute chirurgie mais elles sont moindres qu’en chirurgie classique.
L’opération réussit-elle toujours ?
Comme toute opération chirurgicale, il y a des risques d’échecs qui dépendent surtout de l’indication du geste. La sialendoscopie est un acte très technique, qui requière une formation pointue, une phase d’apprentissage longue, et une pratique assidue. Votre chirurgien a validé ces étapes afin de vous procurer la meilleure réussite avec le moins de risques possibles.
Dois-je prendre un traitement après l’opération ?
Oui, selon les cas, votre chirurgien aura prescrit un antalgique, un anti-inflammatoire, un antibiotique.
Y-a-t-il des précautions à prendre après l’intervention ?
Oui, il faut faire des bains de bouche, boire beaucoup d’eau, manger froid ou tiède et éviter de mâcher du coté opéré, surtout si le chirurgien a placé un calibreur temporaire (stent) dans le canal salivaire.
Une question ? Un besoin d'information ?
Le Docteur Antoine Delagranda est à votre écoute pour toute question supplémentaire concernant la sialendoscopie. Le Dr Delagranda est médecin spécialiste en chirurgie ORL, au sein de la Clinique Saint Charles à La Roche-sur-Yon en Vendée.
Consultation ORL pour une sialendoscopie en Vendée
Le Docteur Antoine Delagranda est à votre écoute pour toute question supplémentaire concernant la sialendoscopie. Le Dr Delagranda est médecin spécialiste en chirurgie ORL, au sein de la Clinique Saint Charles à La Roche-sur-Yon en Vendée.